tu n'aurais peut-être pas dû leur annoncer cette décision lors du repas de famille dominical, mais tu savais bien qu'ils finiraient par l'apprendre et tu ne voulais pas leur mentir plus longuement. évidemment que tu savais qu'ils ne te soutiendraient pas puisque ton père avait la ferme conviction que tu serais bientôt procureur et peut-être même juge fédérale dans le futur. je ne cherche pas à vous attaquer ou vous décevoir. j'ai trouvé ma voie... vous devriez être contents pour moi ! c'était très clairement utopiste de croire que ton bonheur leur ferait plaisir, puisque avoir une fille heureuse n'a pas le même poids pour impressionner les amis du country club. tu étais néanmoins tellement convaincue par ton choix que tu as décidé de t'y tenir en dépit de leur résistance. tu peux choisir entre continuer tes études ou l'académie de police, mais notre fille fait du droit et je ne connais personne au poste. t'avait dit ton père pour te faire comprendre qu'il te renierait si tu t'obstinais et, tu avais beau avoir espéré qu'il bluffe pour te convaincre de se plier à sa volonté, il s'y était tenu depuis ce jour. ta fratrie ne t'avait pas exactement soutenue, mais tu ne pouvais pas vraiment les blâmer puisque cela n'aurait fait qu'empirer la situation. tu leur en tiens rigueur parce que ton caractère est fait comme ça et que tu idéalises un peu le potentiel de leur intervention.

à force de jouer avec le feu, tu risques de te brûler. tu dis à ton partenaire en surprenant son regard s'attarder plus longuement que nécessaire sur ton décolleté. évidemment que c'est ton objectif avec cette nouvelle chemise, mais tu ne comptes quand même pas rendre le jeu trop simple et tu comptes en dicter les règles à tout moment. en plus, tu ne comptes pas te lancer dans un jeu du chat et de la souris avec encore un autre collègue. tu as bien assez d'autres terrains de chasse pour satisfaire tes nombreux désirs. parce que oui, si tu te permets de parler de feu avec ton collègue, c'est bien parce que cela te décrit. tu aimes sentir le regard des hommes sur ton corps, tout comme leurs mains, mais pas leur halène au réveil ou leur odeur sur ton oreiller. du coup, tu aimes les histoires sans lendemain et les plans sans sentiments. tu aimes le charnel, le bestial et le plaisir sans questionnement et tu aimes pouvoir rentrer chez toi après coup sans avoir à te poser de question, à attendre un appel ou à chasser quelqu'un de ton lit. le seul qui avait réussi à te faire changer d'avis s'est fait tuer pendant qu'il était sous couverture et tu n'es pas sûre que tu arriveras à te convaincre un jour de recommencer une quelconque histoire de ce genre. les sentiments c'est pas pour toi, ça fait trop de mal et ça ne peut pas bien se finir.