tu ne peux le nier, alba, tu es épuisée en ce moment. t'as clairement besoin de repos. tu sais que le traitement de ton cancer n'aide pas. tu as commencé les chimiothérapies depuis un moment maintenant et ça t'épuise. surtout, tu ne sais même pas si ça a une utilité de faire tout cela. bien sûr, tu ne veux pas baisser les bras. optimiste, tu as envie de croire que tout est encore possible, même si ton médecin n'est pas du tout confiant face à tout ça. mais d'un autre côté, tu voudrais aussi pouvoir profiter au maximum du temps qu'il te reste à vivre. et ce n'est pas avec un tel épuisement que tu vas pouvoir y arriver. aujourd'hui, tu venais voir nora. un dimanche après-midi que vous aviez prévu de passer toutes les deux. tu avais spécifiquement demandé à ta soeur que ce moment soit le plus détendu possible. tu voulais juste papoter, grignoter quelques petites choses, mais qu'elle ne t'en demande pas plus. de toute façon, avec ta jambe dans le plâtre tu ne pouvais pas vraiment faire de grandes activités non plus. arrivée devant sa porte, tu sonnes et tu patientes quelques instants. quand elle ouvre, tu affiches un sourire en coin. coucou, comment ça va ? je t'ai apporté une bouteille et quelques petites sucreries. tu lui tends le sac et tu avances ensuite dans son appartement en t'appuyant sur tes béquilles. j'espère que t'es prête à te prélasser sur le canapé, je suis exténuée. tu affirmes dans un soupir tout en laissant tout de même échapper un petit rire. ça te faisait toujours du bien de retrouver ta soeur. du bien aussi de ne pas avoir besoin de mentir sur ta santé. elle sait tout et tu pouvais en parler ouvertement. et même si parfois tu préférais faire semblant que tu n'as pas le moindre problème, tu avais aussi parfois besoin d'en parler un petit peu.

t'es contente que ta soeur vienne chez toi cet après-midi. il fait de toute façon tellement froid et mauvais temps depuis plusieurs jours que tu n'as pas particulièrement envie de profiter de ton dimanche pour aller prendre l'air et te balader dans la ville. vu qu'alba est fatiguée ces temps, tu te dis que ça tombe bien et que ça vous sert d'excuse pour simplement vous poser sur ton canapé en prenant du temps pour vous. tu te dépêches d'aller ouvrir la porte quand tu l'entends sonner et tu lui ouvres avec un immense sourire en travers du visage. hello ! tu lui dis, avant de tendre la main pour accepter le sac qu'elle te tend pour qu'elle puisse s'appuyer sur ses béquilles afin de franchir les quelques mètres qui la sépare de ton pas de porte. elle t'explique avoir amené une bouteille et des sucreries parfait, j'ai acheté deux trois cochonneries moi aussi, ça te fera le plein de sucre comme ça. tu ne sais pas à quel point la chimiothérapie affecte l'appétit de ta soeur, mais tu espère qu'elle aura faim pour manger de la malbouffe avec toi. elle t'explique ensuite que son programme implique de se poser sur le canapé sans rien faire et tu lui réponds tu es toujours la bienvenue chez moi, en particulier si c'est pour qu'on s’asseye sans rien faire en mangeant des bonbons tu sais. tu rigoles un peu, bien consciente que tu ne peux pas vraiment lui en demander plus vu la fatigue que lui causent ses traitements. t'es simplement contente de pouvoir être un peu là pour elle dans ces moments difficiles. c'était comment cette semaine ? tu demandes avec un geste de tête en direction de son plâtre.

c'était toujours plaisant pour toi de pouvoir passer un moment en compagnie de ta soeur. inutile de faire grand chose, d'ailleurs. le fait de vous poser toutes les deux sur le canapé pour discuter était largement suffisant et agréable pour toi. surtout qu'en ce moment tu n'avais pas vraiment une énergie folle. bien au contraire, tu avais plutôt tendance à vouloir te reposer, constamment. sans doute un des effets de la chimiothérapie parmi tant d'autres. tu savais que nora serait parfaitement en accord avec ce programme de toute façon et puis c'était toujours l'occasion pour vous de pouvoir discuter et refaire le monde ensemble. comme vous avez toujours aimé le faire. hello ! parfait, j'ai acheté deux trois cochonneries moi aussi, ça te fera le plein de sucre comme ça. tu affiches un sourire en coin alors qu'elle venait de te débarrasser de ton sac et que tu avançais gentiment dans son appartement, tout en lui faisant part du programme que tu avais prévu. tu es toujours la bienvenue chez moi, en particulier si c'est pour qu'on s’asseye sans rien faire en mangeant des bonbons tu sais. tu affiches un sourire en coin et tu t'installes bien confortablement sur son canapé. je savais que ça allait te plaire de toute façon. tu lances avec un petit rire avant que ta soeur ne te demande, c'était comment cette semaine ? tu hausses un peu les épaules en regardant le plâtre autour de ta jambe. mieux, je trouve. le médecin pense pouvoir bientôt enlever le plâtre, c'est déjà bon signe. tu affirmes avec un sourire. tu tentais de te montrer optimiste face à tout ça, comme toujours. mais tu savais qu'il y avait encore du chemin à parcourir pour pouvoir remarcher normalement. et surtout tu ne savais pas si tu allais pouvoir le faire avant que le cancer ne prenne complètement le dessus. et toi comment tu vas ? tu as passé une belle semaine ? tu demandes, tu préférais parler plutôt de ta soeur et de sa vie en ce moment.

tu me connais par coeur. tu réponds en riant quand ta soeur te dit qu'elle savais que son plan pour l'après-midi te plairait. ensuite, tu lui demandes comment elle va, même si tu te doutes bien qu'alba n'a sans doute pas trop envie de penser à ce qui lui arrive. tu estimes qu'elle ne risque pas de devoir en parler trop souvent vu que tu fais partie des rares personnes qui sont au courant de son état de santé et qu'elle n'a qu'à te le signaler si c'est un sujet de conversation qu'elle préfère éviter. en général, elle ne se montre pas trop fermée et te répond, peut-être parce qu'elle a envie d'en discuter, peut-être parce qu'elle sait que tu te fais du souci et que lui poser des questions et te tenir informée est le meilleur moyen que tu as trouvé pour avoir un semblant de contrôle sur cette situation. elle t'explique qu'elle va mieux et que le médecin pense pouvoir enlever le plâtre, ce qui te pousse à lui confirmer oui, c'est bon signe. ce sera moins compliqué au quotidien comme ça et tu t'attireras moins de questions des gens autour de toi. tu te retiens de penser aux prochains plâtres qu'elle risque de devoir porter quand le reste de ses os se montreront tout aussi friables. elle arrive sûrement à imaginer ce genre de scénario sans que tu mettes le couteau dans la plaie en l'encourageant sur cette piste. à la place, tu lui adresses un sourire réconfortant pour lui montrer une fois de plus ton soutien. elle te demande comment était ta semaine et tu en déduis qu'elle n'a pas non plus envie de s'attarder davantage sur le sujet. pas trop mal. je suis en train de regarder pour un appartement avec asher, mais je ne trouve pas la perle rare et je refuse de déménager plusieurs fois en quelques mois. tu lui dis, sachant pertinemment que les circonstances de votre emménagement ne t'aident pas dans ta recherche.